Entrevue avec mes utopies, mes inspirations pour l’écriture de mon conte La naissance d’une petite étoile, produit par Hélène McKoy de la Corporation d’animation des places publiques, illustré par Zita Castongay.
Entrevue avec mes utopies, mes inspirations pour l’écriture de mon conte La naissance d’une petite étoile, produit par Hélène McKoy de la Corporation d’animation des places publiques, illustré par Zita Castongay.
Je travaille avec Martine Asselin sur un projet documentaire transmédia:
Les Pieds en Haut
Les Pieds en Haut est un pèlerinage;
Une opportunité de voyage à la fois humble et ambitieux, une incursion dans la perception sensorielle de nos enfants par le biais de témoignages que nous colligeons et réinterprétons avec un biais artistique en réalité virtuelle!
En 2016, de manière non partisane et quasi systématique, j’ai participé à tous les panels, tournages et points de presse politiques auxquels on me conviait et auxquels il m’était possible de me joindre.
Depuis la réélection des libéraux, les coupures dans le système public sont arbitraires et désormais courantes. On se targue, là haut, chez les bruns, de surplus en faisant des économies misérables sur le dos des personnes les plus vulnérables et en affaiblissant le filet social qu’on a choisi de tisser collectivement depuis plus de quarante ans.
« Ça prend tout un village… » Pour réussir l’inclusion.
Et c’est ce qui rend l’exercice si magnifique!
Fils I: Joyeux petit personnage d’amour et de frisous vit la 1ère expérience d’inclusion d’un enfant autiste en classe régulière à l’école alternative Rose-des-Vents.
Chaque jour, un enfant choisit de passer la récréation avec lui afin de vivre un succès social réciproque.
– Est-ce toujours facile?
– Non! répondent-ils!
– Pourquoi le faites-vous?
– Parce que je l’aime Maël! Je veux qu’il joue avec nous! Pas qu’il reste tout seul! Parce que c’est important de l’aider maintenant pour qu’il réussisse plus tard!
– Tu apprends quoi, toi?
– J’apprends à être son ami. J’apprends c’est quoi l’autisme!
Ils ont 7 et 8 ans.
Ils comprennent le sens, les bénéfices et l’enjeu.
Si. Seulement…
Plutôt, que d’être étouffé par des atrophiés-du-possible-aux-incohérences-comptables, notre projet de société était propulsé par des enfants…ou enfin des politicienNES grandEs, immenses comme eux.
Si seulement on s’aidait doucement.
Ensemble un peu.
*****
Note:
La poursuite de cet espoir d’une éducation inclusive cohérente à la politique instaurée en 1999 est compromise par les coupures actuelles en éducation.
Investissons en éducation!
Investissons dans le potentiel des enfants au cheminement atypique!
#Ensemble
Dans nos têtes de grands, il y a un temps pour le jeu, un temps pour la vie.
Or, dans la tête de nos petites utopies, ces frontières n’existent pas.
La vie est un jeu.
Je suis une maman Peter Pan.
Un pirate qui fait son possible dans le grand remous du quotidien.
On me le me reproche souvent d’ailleurs; de trop et de ne pas assez.
Trop de questions. Trop de doutes. Trop d’amour. Trop agressive. Trop sensible. Trop de mots. Trop d’énergie. Trop brute. Trop têtue. Trop intense. Trop d’imagination…
Trop. Annick, c’est trop.
On dit que la pomme ne tombe pas loin de l’arbre…
Quand je portais mes fruits, je me caressais la peau du nombril comme on flatte la lampe du génie en répétant « je souhaite générer des punk, des audacieux, des entêtés, des différents, des esprits libres!»
Mes fruits sont tombés.
Ils sont indéniables. Vivants, bruyants, imparfaits, surprenants, hors normes.
Je porte fièrement mon t-shirt I love weirdos 😉
On est donc trois trop. Chez nous, malgré les heurts et le bruit, on a ben du fun et on fait pas mal de miles sur les réflexions que notre triangle stimule.
On médite beaucoup sur la norme et les réflexes arbitraires de catégorisation, les étiquettes.
Ainsi, en plus de mon attachant petit poète aux bouclettes sucrées, enfant autiste, j’éduque une princesse-goaler qui botte des culs, des stéréotypes et tous les concepts du genre des jeux.
Que les géants du marketing séparent les intérêts des enfants par couleurs gars-fille, chez nous, depuis toujours, on s’en bat le moignon et on fait ce qu‘on veut.
Laisser son héritier masculin jouer avec des légos roses et quelques froufrous en privé peut, peut-être, encore passer pour plusieurs. T’sais si ça reste anecdotique et qu’il tripe quand même sur les camions…
Entre deux haussements d’épaules qui se veulent détachés, on investit quand même plein d’espoir que cet intérêt pour les couleurs de fille ne fera pas de lui une fifi qui tripe su’l ballet et on se surprend à pousser quelques blagues qui nous rappellent que 2015 n’est pas si loin de 1950…
Or, mon fils s’habille en princesse, parfois en fille (aux goûts douteux!) et oui, il sort de même.
Et dont mess with my princesse
Pour rassurer les gens qui parfois le toisent avec un regard oscillant entre perplexité : «tu laisses sortir ton fils de même?» et admiration «oh! Il est mignon! Bravo de ne pas vous en formalisez», je leur dis que je ne suis même pas inquiète. Qu’il est encore petit. Qu’il y a de forte chance que ça lui passe et sinon ben basta! Il saura que sa famille n’est pas répressive et qu’il a le droit entier d’être lui, tout lui!
Humblement, surtout, je n’en sais rien. Je ne sais pas si ça lui passera. Et n’espère rien non plus. Je lui souhaite le meilleur et la totale et agis en fonction.
Même si je sais ben, que si vraiment mon fils est une fille ou une princesse pour toujours…il ne l’aura pas facile…
Mon fils s’habille en princesse depuis lurette, il aime se coiffer comme une fille, il préfère les chaussures à talons qu’il salit dans la bouette, il se fout des standards, des regards. Ses comportements sont ouverts, non genrés…hors normes et plein d’arrogance affirmée et libre.
Même si je lui explique que techniquement, il n’est pas une fille, que je lui présente les faits, je lui laisse l’espace pour être, explorer. Alors, fils 2 maintient son propos et nuance :
«Maman, dans mon corps je suis un garçon, dans mon coeur je suis une fille.»
Je trouve cet équilibre sensible et magnifique.
Nos enfants se construisent en observant, en s’opposant, en créant et osant. Bien plus qu’avec nos mots, ils apprennent par la cohérence de nos gestes et l’alignement de nos valeurs.
Ils arrivent à coeur ouvert dans le monde qu’on leur offre et leur vision se teinte de nos peurs, nos valeurs, nos vieux bagages et nos balises de grands qui perdent du souffle dans la côte.
Ainsi, si je me fie à l’héritage naturel de ce petit paquet humain que mon utérus a gossé, je n’ai pas à lui enseigner l’ouverture. Il est sans à priori et ouvert.
Pour rester vivante et parce que mes fils m’offrent chaque jour l’opportunité de décapiter des réflexes de protection inargumentables, je leur laisse le loisir de me confronter.
Ainsi, pour tester la cohérence entre mes élans lyriques et ma siiii vertueuse ouverture, sur le terrain, mon fils a choisi, en guise de chaussures estivales, «des petites chaussures de filles». À l’achat, alors que j’ai chocké pour des typiques sandales bleues, j’ai réfléchis et me suis fait ce pacte : En lui offrant support et explications, je me promets de laisser, au maximum, libre cours aux excentricités de mon fils. Dans l’espoir de calmer mon anxiété maternelle pour la suite du monde je n’imposerai pas à son éducation les stéréotypes qu’on m’a inculqués, j’accepterai de poser un regard nouveau sur le genre et oserai avec lui transgresser des frontières et vivre avec certains malaises.
Le jugement d’autrui il y sera exposé de toutes manières, aussi bien saisir l’opportunité de lui enseigner à le confronter ou à s’en battre les couilles maintenant.
L’identité de mes enfants n’est pas définie par leurs choix d’activités, les couleurs, les jeux qu’ils préfèrent et les vêtements qu’ils portent. Leurs choix ou personnalité actuels ne sont pas immuables.
Je sais que mes enfants changent et tous les jours je leur laisse le loisir de se réinventer.
Genrer est céder à la peur irrationnelle de non conformité et c’est offrir cette peur de la différence, de l’audace en héritage à ses enfants.
Malgré que oui, un certain trouble lié à l’identité et aux stéréotypes existe en moi, je refuse qu’il soit moteur de leur éducation.
Ainsi, désormais, quand quelqu’un demande pourquoi il est habillé en fille, parfois mon fils ne se retourne pas et je le laisse tranquille, mais parfois, je redirige la question.
Et il répond alors comme un chef :
«Parce que j’aime ça!» dit-il en poursuivant son chemin.
Ainsi, quand je vois ce fils se tenir debouttt du haut de ses presque 4 ans en enfilant sa robe, ses talons pour aller jouer au hockey et affirmer ce qu’il aime, ce qu’il veut en se foutant pas mal des attentes et des petits malaises des autres gars de la ruelle, je me rassure.
Je me répète qu’il a du culot pour tout ceux qui baissent les yeux, que tout est parfait et malgré l’incertitude, j’apprends.
Fils I a un spring dans le coude.
Ainsi, de manière parfaitement impulsive, il lance!
TOUT est un projectile & tous les lieux (les plus wild et les moins accessibles sont ses préférés!) sont des cibles.
Régulièrement donc, nous nous retrouvons face à une laveuse qui cache des restes de pizz, des clés dans le bac de recyclage, des bobettes volantes ou un déo dans le four (1 mois à bouffer des p’tits plats qui goûtaient la fleur mauve!
Cette caractéristique circassienne de ma progéniture m’a appris, non seulement à aiguiser mes réflexes de catcher et à utiliser tous mes membres simultanément, mais aussi à déplacer des électros sans me blesser, me faufiler dans des interstices miniatures, escalader des parois bancales entre deux cabanons, devenir amis avec les voisins de tooooous mes amis ou encore plus récemment: Aller pic niquer avec un escabeau…
À la piscine municipale, par une très estivale journée fériée, fils I tira, d’un swing assez juste ma foi, sa sandale sur la capine de la cabane!
Non. L’angle ne nous porta pas secours…
Après consultation du staff en place, nous arrivâmes à la conclusion: Pour récupérer la dite sandale avant trois ans: Il nous fallait un escabeau « privé »
C’est là que JP devient: Le HÉROOO de la gougoune…
Et sous les rires d’un trio d’adultes la sandale retrouva son propriétaire…(jusqu’à ce que…m’enfin…)
La morale du récit?
Il n’y a jamais trop de stock de réno dans votre char quand vous venez pic-niquer avec mes fils et moi + ne sous-estimez JAMAIS le potentiel de tir d’un kid autiste de 7 ans. + J’ai vraiment de bons amis! 😀
À la suite de la publication du Manifeste pour une Éducation Inclusive & Cohérente, co-signé initialement par 13 personnes, professionnels, parents, chercheurs, artistes et autistes, Christian Merciari, journaliste éditorial à La Presse m’a reçue en entrevue, le 10 avril dernier.
L’entrevue permet de faire un survol de certaines observations et idées qui ont menées à cette première mobilisation, à laquelle vous pouvez contribuer en signant le Manifeste. Cette démarche vise à sensibiliser, entre autre la population à la réalité vécue dans les écoles, à valider le potentiel de nos volontés et à encourager ultimement des changements à la source.
À ce jour, nos actions ont permis d’ouvrir le dialogue avec deux comissions scolaires et les milieux syndicaux. Le chemin est long, le système est dense, mais nous percevons une ouverture.
Un pas à la fois…
Cliquez sur l’image pour visionner la vidéo de l’entrevue
SIGNEZ LE MANIFESTE
Envie de découvrir, de manière positive, la réalité de familles qui évoluent avec des enfants autistes, inspirants et brillants? Voici l’article rédigé par Marie-Pierre Bouchard dans le Coup de Pouce d’avril 2014.
J’ai une foi inébranlable envers nos possibles. Je suis têtue et optimiste.
(Ferme tes yeux & jure Oh! Toi joli cynique! Car, si je te rencontre, je te trouverai sûrement des qualités. Je verrai peut-être même celles que tu as enfouis pour avoir l’air plus tough.)
À se frotter les uns aux autres, on se confronte, on choisit, on évolue.
Souvent, un peu d’influence positive suffit pour avoir envie d’en générer…
On retient souvent les coups bas. On transforme les erreurs en tragédies et on abdique devant l’ardeur à investir pour émerger d’une situation trouble. À chaque taloche son opportunité.
Rock it peanut!
La tête dans la bouette, tourner un œil vers le soleil permet de voir les ombres qui traînassent tout près et qui tendent la main…hésitantes parfois, mais volontaires. Laisser râler son égo sans lui faire de courbettes, garder la foi (dans son état le plus brut et souple), permet de relever la tête. Chaque fois. Tendre le bras. Respirer un coup et reprendre la route…avec un peu d’imagination, les souvenirs bouetteux font une fort jolie moustache et de quoi générer du récit dans le détour…
Nous sommes des petits contes, sur la time line d’une grande histoire…
Bref, samedi: Jour de farniente et de festivités (bah!)…nous aurions pu être en congé. Mais en tant qu’électrons motivés, une amie commune nous a réunis à la croisée d’un chemin et nous nous sommes offert notre samedi matin.
J’ai eu la joie, en plein jour de soleil intermittent, de rencontrer un être passionné et déterminé à collaborer pour le mieux-être d’autrui; un nouvel allié de taille dans la cause de l’autisme!
Jérémie Bilodeau et son équipe adorable de La Capital Prestige.
Jérémie a la caractéristique de s’être créé et de se réinventer à la mitaine.
Gossé dans le brut et la détermination. Pas de statut quo. Pas de paresse.
Après des chutes importantes, une carrière lumineuse, il a daté son égo, rencontré l’humilité et fait des choix en cohérence avec ses valeurs, ses passions. Le magnifique est partout. Il n’a pas de titre, de diplôme, pas de voie tracée. Il vient du coeur. Du fond. Il carbure à l’audace.
Une première collaboration est née entre Jérémie et moi afin de réaliser le Méga Week-End de Lanaudière au mois de juillet.
Tous les fonds amassés durant cet événement seront remis aux familles évoluant avec un enfant autiste.
Merci Jérémie de croire en nos enfants, d’investir autant de ressources et toute ton armée du cœur pour réaliser un événement familial et sportif d’envergure.
Vous, pour nourrir les possibles, commencez ici: MÉGA WEEK-END
On se revoit les 5-6 juillet 2014 😉