Archives de Tag: Citoyennneries

Les cordes sensibles, hommage à l’Homme Violon

Mark est un musicien de rue.

Il vit dans des chambres louches, des lieux miteux et se retrouve souvent dans la merde. Il vit avec son coeur, une paire de chaussure, quelques vêtements et son violon.

Mark est une bonne personne, joyeux et passionné. Il joue sans relâche, des heures durant et même sous la pluie.

Il est semi voyant…presque aveugle en fait.

Quand, en échange de ses notes inlassables, on lui  donne un peu d’argent, il ramasse tout rapidement. Il ne laisse jamais briller les piasses dans son case ferme et usé; trop habitué à se faire voler…

Et il continue, sans répit, les yeux tournés vers l’intérieur, à faire chanter son précieux et vibrer sa passion.

Quand on lui demande candidement : «Pourquoi tu joues du violon dans la rue?»
Il répond avec un sourire qui ne s’achète nul part : «Parce que j’aime çÂ! J’aime ç jouer du violon»

Aujourd’hui, alors qu’il jouait encore sous un ciel intermittent bonheur-malheur, fils II s’est approché. Il a offert quelques pièces à Mark pour ses mélodies et ils ont fait connaissance. Sans à priori. Sans vraiment se voir. Ils ont jasé.

Puis, surprise! Mark a tendu son violon à ma petite utopie de 3 ans! Durant 20 minutes, il a prêté ce qu’il possède de plus précieux…la seule chose à laquelle il ne tienne vraiment et a enseigné à fils II comment tenir et glisser l’archet sur les cordes restantes de son instrument.

Je suis restée assise à quelques pieds d’eux et je leur ai fait confiance.

L’homme violon a, aujourd’hui, enseigné bien plus que la musique. La bonté n’était pas de payer Mark, mais de recevoir autant, avec autant de générosité, d’un homme qui ne possède que ce violon ayant tout vu, tout vécu.

Je sens aussi que fils II a ressenti que la passion est moteur. De tout. Que cette passion-certitude qui te part du vibrant peut être suffisante pour te garder malgré toutttt la marde que la vie peut te garrocher, envers et contre tous, vivant…

Divers et ensemble. S’ti que oui! Gratitude sur le bitume.

POésie de Bitume

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Je suis féministe

Je suis féministe.
Tout l’temps.
J’éduque mes fils en ce sens: ouverts, impliqués, responsables, justes ET féministes!
Je marche dans les traces d’une femme militante, une femme émancipée mais essoufflée…
Une wonder toutttte…

J’ai l’arrogance de mes convictions. Et quoiqu’on en dise, quand je nous observe, je reconnais la nécessité de relever la tête, de nous regarder en face et d’oser encore.


L’égalité n’est pas une lubie et malgré les gains, les prises de conscience et l’émancipation, rien n’est acquis.
Ici. Partout.

À toutes ces femmes qui se battent pour la reconnaissance de leurs (de nos) droits
À celles qui trop souvent baissent encore les yeux et qui n’osent pas, n’osent plus.
À celles qui se débattent au quotidien parmi les paradoxes entre éducation et aspirations.
À ces géantes qui m’ont aidée à me relever et qui m’ont tenue, fragile, sans juger, dans la dernière année.
À celles que je tiens et tiendrai à mon tour et qui doutent de leurs forces
À celles qui tombent, se redressent et se transforment, qui osent et inspirent: merci!

Debouttt par petits gestes ou grands coups. Dimanche le 8 mars et tous les jours d’après.
En veille permanente, d’un coup que…

coeur

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POLITIQUEMENT SEXY

Mes couilles et moi avons décidé qu’on avait ce qu’il fallait pour rocker mon agenda de mono-maman-entrepreneur en passant de citoyenne-politico-poétique à un engagement réel dans la vie politique.


Les mains dans la bouette et la face sur une pancarte, je me lance.

Malgré les questionnements fort légitimes sur nos commissions scolaires et les fonctions qui y sont reliées, malgré la trouille qui me chicotte le bas du ventre (en fait c’est même principalement pour ça que je me lance), dans les deux prochains mois, je réaliserai ma première campagne électorale en me présentant au front comme commissaire scolaire dans Centre Sud.

ma face et le pad dge 2014 noir et blan


Politiquement sexy.

J’ai choisi de me présenter évidemment parce que c’est glamour et payant!
Parce que la commission scolaire est une institution estimée par les citoyens et le gouvernement.
Parce que le système d’éducation va bien & que la démocratie scolaire est TOP SHAPE. (7% de votes, c’est assez pour se péter les bretelles sur un mandat et prendre des décisions obscures en caucus fermé)

Je le fais aussi parce que le taux de réussite de nos enfants est élevé.
Que les profs ont tout ce qui leur faut dès le début de l’année scolaire.
Qu’on est assez responsables et intéressés collectivement à ce qui se passe dans nos écoles (les assemblées générales débordent d’enthousiastes)
Que notre ministre de l’éducation croit profondément au système public d’éducation
Et qu’on investit suffisamment dans le potentiel des enfants au cheminement atypique…

Je le fais parce que c’est politiquement et socialement sooo sexy! (Rrrreaally? o_O)


Sincèrement, j’alterne entre enthousiasme et excema sur l’oesophage.

Et malgré (tout) ça.
Je choisis de m’impliquer.
Sans cynisme (mine de rien) ni aspirations héroïques.

J’avance dans le processus avec un mélange d’arrogance et d’humilité.

Je le fais dans l’espoir de mettre mes forces en communications, intervention et réseautage au service des citoyens, des écoles. Je me lance en souhaitant contribuer à l’amélioration de la qualité de vie des écoles en favorisant la collaboration entre les différents acteurs locaux.


Vous voterez peut-être!

Je sais que vous, vous et vous aussi sûrement, n’avez encore jamais voté aux élections scolaires.

Avant cette année, je m’en fichais pas mal en fait et l’effort fourni pour m’informer et encourager ma participation n’était pas très virulent…

Les moyens sont limités au scolaire et on ne sait que trop peu que TOUS les citoyens d’un arrondissement peuvent aller voter. Mine de rien, directement ou indirectement, nous payons tous les taxes scolaires qui servent à soutenir cette administration. En votant, on oriente l’action et on démontre que ce qui se trame dans nos écoles, on y veille et s’y intéresse.

Sincèrement, j’ai pas mal de croûtes à manger et j’ai faim 😉
Et je serai ravie si je suis obligée de répondre à vos questions. Il me fera plaisir que mes idées soient confrontées de manière intelligente et constructive (on peut rêver!). Travailler en politique c’est, à mon sens, avoir une vision pour sa communauté tout en acceptant de la confronter à celles des autres et surtout de travailler avec les gens.

Je ne m’implique pas pour le pouvoir (parce qu’un commissaire en a pas tant que ça tout seul!)
Je m’implique dans la foulée de mon engagement dans le milieu de l’éducation (Mon fils, Sur le Fil et Manifeste) un peu par la force des choses…parce que je crois sincèrement qu’ensemble on peut remuer assez pour faire émerger le meilleur et surtout parce que je sais que c’est nécessaire.


Le 2 novembre, cette année, vous ferez peut-être différemment…

Maël debout dans le soleil


P.S

Si jamais vous avez envie de m’offrir câlins, gardiennage, bouteille de vin, massothérapie ou adjointe administrative. Je n’émets pas de reçu (sauf pour des dons à mon engagement politique 😉 , mais je peux vous frencher avec beaucoup de gratitude…

(Je le concède cette fin de pitch est douteuse, mais oh! Combien attachante! Hum?)

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Caractère Gras. La face dans mes vidanges.

Hochelag.
J’habite un quartier que j’aime. C’est presque trop.
C’est une histoire d’amour qui date depuis l’enfance.

J’ai grandit avec lui. On me l’a déraciné et j’y suis revenue créer des projets, des enfants, des liens. Au grand dam de mon papa qui, l’ayant vécu tout autrement, espérait fort que je me tienne loin du malfamé…

Avec sa face louche, son inconstance et ses coins imparfaits, je regarde les êtres qui le constituent et je le trouve beau, solidaire et volontaire.

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Photo. Annick Daigneault

Ainsi, quand on lui met des épines dans le pieds, ça m’agite et je trépigne dans mes bottines.

Dans la dernière année, on a coupé dans la cueillette des ordures.
Un geste qui peut avoir l’air banal, certes et a-poétique…
Mais, qui en impose!

En contrepartie, l’arrondissement n’a rien investit pour pallier à cette cueillette qui, pardonnez mon manque de considération économique, était tout sauf, à ce moment sur la ligne du temps, accessoire. Du moins, ici dans les pays d’l’est!

Considérant la réalité d’Hochelaga, son historique & l’état dans lequel le quartier se trouvait avant même que l’on réduise les cueillettes d’ordures à une seule, considérant aussi et surtout qu’aucune alternative n’a été mise en place en amont pour pallier à ce nouveau défi collectif (compost, cueillette alternative pour groupe de logements, sensibilisation accrue, augmentation du nombre et du volume des poubelles et/ou trio, brigade verte), je me questionne sur la valeur de ce choix.

À qui cela profite t’il?
Pourquoi persévérer dans cette voie?

Expérience personnelle :

À la coopérative Station No I, bien que tout ne soit pas parfait, nous avons tout fait pour réduire nos déchets :
Mise en place d’un comité vert. Compost/Recyclage et activités de sensibilisation environnementales avec Eco quartier, vente de garage…

Malgré tout, l’état des lieux demeure souvent assez pitoyable…

Ainsi, cet été, croulant dans le jus de mouches, nous avons téléphoné à l’arrondissement afin de valider avec eux la possibilité de bénéficier d’une aide exceptionnelle pour gérer nos indésirables et éviter les amoncellements spectaculaires récidivistes.

La réponse offerte : Tournez-vous vers le privé.
Pérdon!?

Facile! Il ne suffit que d’investir 350$/mois soit, 4200$ par année pour se sortir de la marde.

Avez-vous les moyens de vivre dans un quartier propre? Non? Too bad! Apprenez à vivre en harmonie dans vos résidus.

Les citoyens paient pour des services qui sont de plus en plus…résumés.
En acceptant chaque fois sans broncher de nous tourner vers le privé (ordures, écoles, santé…)
Que restera t’il de nos services publics?

Pourquoi nos leader adoptent-ils de nouvelles stratégies sans organiser l’alternative et pourquoi tolérer cette déresponsabilisation?

Nous sommes plusieurs citoyens à espérer le meilleur localement et à nous activer afin de faire de notre quartier un village accueillant.
Est-ce que je pousse ma luck si je rêve de le faire avec les élus de notre bord?

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