Archives de Tag: EnfAntS

Les chevaliers-conseils

Hier, un homme s’est doucement approché de mon fils et moi portant un message de l’humanité.

Chevaleresque, le «dividu» a déroulé son discours sur une voix monocorde de semi intello cheap avant de nous préciser à quel point notre présence au concert dérangeait, que j’étais insouciante et qu’un enfant qui s’endort sur sa mère après avoir fait deux dessins et beaucoup d’efforts de silence lisse (pas de crises promis!) est nuisible à l’expérience tantrique de la musique….

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Comme sa vibe proposait peu d’atouts pour créer une relation ou échange constructif, j’ai scanné mes possibles.
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Il a peint des taches…

Hier.
Sans rancune.

Les ongles de fils I étaient acérés. Les cris stridents. L’équilibre incertain.
Le petit fil tordu…
On avait les conséquences de certaines caractéristiques de l’autisme dans l’tapis…

PORTRAIT_DE_FIL_DE_FER Danielle Orcier

Il y a de ces matins où, malgré les horaires visuels et la constante volonté, l’anarchie domine.
Hum…en fait, nos matins ressemblent rarement à une pub de Nutella.
Pas de sucre, pas de peanut, pas de poésie lichée ni de maman sans miette. Une heure happée par la routine-Everest d’habillage et les prises de lutte qui s’achèvent avec de la pâte à dents aux cerises dans le brushing.

**

Déterminés à arriver à l’heure à l’école,  on a ‘paqueté la famille et on l’a jetée dans la Lisette-mobile (aka notre voiture).
Le boupi (fils II) errait en cavale parmi les agendas et les projets. Fils I, sans mot, jugea que le moment était idéal pour un affaissement anxieux…
Nos intentions étaient sans effet. Des parents dans une flaque d’amour, pas de pogne.

En moins de temps qu’il ne faut pour lever un bras, trois faces (dont la mienne) ont hérité d’égratignures.

Nous avons apaisé le tigre, géré les conséquences et formulé des pardons.

De petits humains, aimants, ouverts mais attristés se tenaient toutefois toujours devant nous.
Avec l’adorable enseignante, Isabelle, nous avons ouvert le dialogue. Nous avons profité de notre présence pour permettre aux enfants de témoigner de leur vécu, poser leurs questions, exprimer leurs émotions, regarder le positif et réfléchir à des possibles. L’expérience était confrontante mais constructive surtout.

Éjectée de la classe, au moment où fils l’a suggéré en langage non verbal très efficace, j’ai laissé ma journée respecter ses dead line et le temps a filé.

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En fin d’après midi, une photo apparaît dans ma boite courriels:
« Il peint des taches. Vois comme il est beau! » C’est elle qui le dit.

Émue je répond à l’auteur. Isabelle. Cet être engagée, qui ne prend rien pour acquis et qui rend tout possible.

Tout est inévidence.
Nous doutons. Essayons. Je grince. Nous persistons.

Au moment de conclure mon mercredi dans le noir du presque jeudi, je zieute une dernière fois.
Un dernier courriel m’attend sagement:

« Moi aussi je suis maman… Aujourd’hui, il a peint des taches pour tous ses amis. Les amis ont ensuite créé des oeuvres à partir de celles-ci. Ils en feront un livre pour apprendre à compter, qu’ils remettront à Maël, à la suggestion de Philippe…à suivre! »

Ma journée s’est conclue toute seule. Pas d’effort. Comme une grande. Lucide et reconnaissante, j’ai dormi en répétant: Merci. Encore. La face liquide.

L’inclusion n’a rien d’évident et sa beauté, comme la créativité, émergent dans les contraintes et les défis…

les amis créent un livre pour compter

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L’ACCUEIL

MISE EN BABINES:

Fils I est autiste.
Ce n’est ni une fatalité, ni une maladie. Je ne suis pas courageuse. Je suis maman c’est tout (oui c’est vrai, parfois c’est beaucoup!) Comme vous (ou pas).

Et j’aime.

C’est cliché, mais inconditionnel.

Dès la naissance, alors qu’il faut apprendre à nous connaître et tisser la relation, on doit aussi apprendre à faire de la différenciation, éviter la comparaison et à se détacher.

Cet être porte son bagage.

Indépendamment de mes volontés. Je peux inspirer certes, mais je ne peux ni vouloir, ni être pour lui. Surtout je ne peux pas tirer sur sa fleur…même si ça démange.

J’agis donc, inspirée par ce grand vent qui me secoue, pour semer du possible et donner les outils à mon fils pour qu’il continue de faire briller sa vie. J’apprends, à travers nos périples, à être. Là. Maintenant. Une étape à la fois.

Fil-of-life-1

Je suis reconnaissante et j’évolue, dans un équilibre fragile, empreinte de gratitude. Ce n’est pas un plan de vie, ni une morale, c’est un choix, un muscle que je développe et sur lequel j’investis de l’énergie…même en pleurant.

Alors que souvent nous sommes confrontées aux jugements des autres, que plusieurs familles se referment sur elles, ravagées par des odieux, je sens, une énergie contraire. À travers mon fils, et le pèlerinage pour apprendre à grandir avec ses caractéristiques, je vis la plus belle de mes quêtes et la plus lumineuse de mes rencontres avec l’humain.

***

C’EST PAS SÉRIEUX?

Je ne crois pas aux fées. Je sais qu’elles existent.

Je suis née avec et je ne l’ai jamais lâchée; Si j’ai la foi.
Elle ne porte ni nom, ni robe, ne dicte, ni ne prédit. Elle relève ma tête quand elle prend froid et me pousse chaque fois, dans les bras des inconnus qui la nourrissent à nouveau.

Le 4 septembre 2013, un an après nos premiers pas en milieu scolaire, auprès de la Rose, alors que mon bouclé et mon dragon dormaient sans l’ombre de mes doutes, j’ai rencontré, fébrile, les parents des enfants-fées.

Les enfants-fées sont reconnaissables. Ils se manifestent avec toute la fougue qu’on imagine et l’audace spontanée qu’on leur attribue.

Ils trouvent des solutions créatives à des situations malaisantes. Ils argumentent les maladresses et démontrent aux plus grands la valeur de la différence. Là où certains résument l’être à un handicap, les enfants-fées sautillent jusqu’au coeur pour découvrir l’ami, coincé dans ce petit corps incontrôlable.

À travers des lunettes brisées il pardonnent un câlin griffu, se réjouissent d’un progrès subtil et perçoivent le potentiel immense d’un verbe flou. Ils apprennent la langue des voyageurs et à défaut, ils en inventent.

Charlie-Philippe-Chaplin, Maël sorcière-rouge, Ced le clown à grande bouche, Raph le pirate et les fées Olivia et Nora

Les enfants fées mettent au monde des adultes au cœur immense.

Certes, sur mon chemin, je croise encore certaines furies. Désormais (presque) sourde aux beuglantes, j’avance. Main dans la main avec mon voyageur. Candide peut-être, malgré les y’en a marre et les raz de marées, je persiste. La volonté en boule dans ma sacoche, entre 32 dossiers sérieux, lucide, je crois au meilleur des Hommes.

Alors que la rentrée est un moment ardu (horrible) avec notre fils, des dizaines de petites et de grandes mains s’ouvrent, des sourires dessinent des visages lumineux et transforment nos vies en comptines et en petites victoires. Dans le regard attentif de dizaines d’adultes, tous différents et fiers, j’ai vu le désir d’apprendre, de ne rien prendre pour acquis et d’aimer. J’ai perçu là, l’envie sincère d’accueillir notre impromptu en chérissant ce non-secret-de-parent: le merveilleux existe et il l’attend lui aussi, là, exactement, où il se trouve.

Vite de même: Je suis un pamplemousse reconnaissant!

Ce n’est pas tout de donner la vie, encore faut-il lui donner le goût de se révéler aussi belle que l’on espère….

À vous: Merci! 

doigts en coeur

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Sur le Fil, Fondation pour l’Inclusion

Ça y est! Un nouveau projet voit le jour: Sur le Fil, Fondation pour l’Inclusion.

vers le possible

Voici la vidéo qui présente le projet: SUR LE FIL & ma candidature au Banquier par le fait même.

APARTÉ: J’ai été reçue aux auditions du Banquier le 9 mai dernier.
Ouf! Quel chaos je leur ai livré…un mélange de mama-tigre-hystérico-verbillante portant un nez de clown pour une raison obscure, perdue ente contenu & contenant…
Bref, jamais, jamais, jamais, mon orgueil et moi avions imaginé nous présenter pour une telle émission de télévision. Bien que je sois sans censure, verbo et extravertie, ce n’est pas exactement le genre d’initiative que j’entreprends. Toutefois, je reconnais qu’une telle visibilité et support financier seraient fort appréciables et que, s’il le faut, pour aider mon fils et supporter la mise en place de la Fondation, je suis bien prête à me déguiser en poulet et vous présenter la danse du céleri!

Bref:
– La page facebook de la Fondation est prête.
– Le site est en réflexion.
– Un projet de socio-financement est en préparation
– Un événement bénéfice aura lieu en automne

Restez tout près. Je serai généreuse en détails. Merci pour votre support et votre intérêt!

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