Archives de Tag: audace

Fière comme une mère

Je travaille avec Martine Asselin sur un projet documentaire transmédia:
Les Pieds en Haut

Les Pieds en Haut est un pèlerinage;
Une opportunité de voyage à la fois humble et ambitieux, une incursion dans la perception sensorielle de nos enfants par le biais de témoignages que nous colligeons et réinterprétons avec un biais artistique en réalité virtuelle!

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Il préfère les talons hauts

Dans nos têtes de grands, il y a un temps pour le jeu, un temps pour la vie.

Or, dans la tête de nos petites utopies, ces frontières n’existent pas.
La vie est un jeu.

Je suis une maman Peter Pan.
Un pirate qui fait son possible dans le grand remous du quotidien.

On me le me reproche souvent d’ailleurs; de trop et de ne pas assez.

Trop de questions. Trop de doutes. Trop d’amour. Trop agressive. Trop sensible. Trop de mots. Trop d’énergie. Trop brute. Trop têtue. Trop intense. Trop d’imagination…

Trop. Annick, c’est trop.

On dit que la pomme ne tombe pas loin de l’arbre…

Quand je portais mes fruits, je me caressais la peau du nombril comme on flatte la lampe du génie en répétant « je souhaite générer des punk, des audacieux, des entêtés, des différents, des esprits libres!»

Mes fruits sont tombés.
Ils sont indéniables. Vivants, bruyants, imparfaits, surprenants, hors normes.

Crédit, Sage Rebelle Photo
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Je porte fièrement mon t-shirt I love weirdos 😉

On est donc trois trop. Chez nous, malgré les heurts et le bruit, on a ben du fun et on fait pas mal de miles sur les réflexions que notre triangle stimule.

On médite beaucoup sur la norme et les réflexes arbitraires de catégorisation, les étiquettes.

Ainsi, en plus de mon attachant petit poète aux bouclettes sucrées, enfant autiste, j’éduque une princesse-goaler qui botte des culs, des stéréotypes et tous les concepts du genre des jeux.

Que les géants du marketing séparent les intérêts des enfants par couleurs gars-fille, chez nous, depuis toujours, on s’en bat le moignon et on fait ce qu‘on veut.

Laisser son héritier masculin jouer avec des légos roses et quelques froufrous en privé peut, peut-être, encore passer pour plusieurs. T’sais si ça reste anecdotique et qu’il tripe quand même sur les camions…

Entre deux haussements d’épaules qui se veulent détachés, on investit quand même plein d’espoir que cet intérêt pour les couleurs de fille ne fera pas de lui une fifi qui tripe su’l ballet et on se surprend à pousser quelques blagues qui nous rappellent que 2015 n’est pas si loin de 1950…

Or, mon fils s’habille en princesse, parfois en fille (aux goûts douteux!) et oui, il sort de même.

Et dont mess with my princesse

Pour rassurer les gens qui parfois le toisent avec un regard oscillant entre perplexité : «tu laisses sortir ton fils de même?» et admiration «oh! Il est mignon! Bravo de ne pas vous en formalisez», je leur dis que je ne suis même pas inquiète. Qu’il est encore petit. Qu’il y a de forte chance que ça lui passe et sinon ben basta! Il saura que sa famille n’est pas répressive et qu’il a le droit entier d’être lui, tout lui!

Humblement, surtout, je n’en sais rien. Je ne sais pas si ça lui passera. Et n’espère rien non plus. Je lui souhaite le meilleur et la totale et agis en fonction.

Même si je sais ben, que si vraiment mon fils est une fille ou une princesse pour toujours…il ne l’aura pas facile…

Mon fils s’habille en princesse depuis lurette, il aime se coiffer comme une fille, il préfère les chaussures à talons qu’il salit dans la bouette, il se fout des standards, des regards. Ses comportements sont ouverts, non genrés…hors normes et plein d’arrogance affirmée et libre.

Même si je lui explique que techniquement, il n’est pas une fille, que je lui présente les faits, je lui laisse l’espace pour être, explorer. Alors, fils 2 maintient son propos et nuance :

«Maman, dans mon corps je suis un garçon, dans mon coeur je suis une fille.»

Je trouve cet équilibre sensible et magnifique.

Nos enfants se construisent en observant, en s’opposant, en créant et osant. Bien plus qu’avec nos mots, ils apprennent par la cohérence de nos gestes et l’alignement de nos valeurs.

Ils arrivent à coeur ouvert dans le monde qu’on leur offre et leur vision se teinte de nos peurs, nos valeurs, nos vieux bagages et nos balises de grands qui perdent du souffle dans la côte.

Ainsi, si je me fie à l’héritage naturel de ce petit paquet humain que mon utérus a gossé, je n’ai pas à lui enseigner l’ouverture. Il est sans à priori et ouvert.

Pour rester vivante et parce que mes fils m’offrent chaque jour l’opportunité de décapiter des réflexes de protection inargumentables, je leur laisse le loisir de me confronter.

Ainsi, pour tester la cohérence entre mes élans lyriques et ma siiii vertueuse ouverture, sur le terrain, mon fils a choisi, en guise de chaussures estivales, «des petites chaussures de filles». À l’achat, alors que j’ai chocké pour des typiques sandales bleues, j’ai réfléchis et me suis fait ce pacte : En lui offrant support et explications, je me promets de laisser, au maximum, libre cours aux excentricités de mon fils. Dans l’espoir de calmer mon anxiété maternelle pour la suite du monde je n’imposerai pas à son éducation les stéréotypes qu’on m’a inculqués, j’accepterai de poser un regard nouveau sur le genre et oserai avec lui transgresser des frontières et vivre avec certains malaises.

Le jugement d’autrui il y sera exposé de toutes manières, aussi bien saisir l’opportunité de lui enseigner à le confronter ou à s’en battre les couilles maintenant.

L’identité de mes enfants n’est pas définie par leurs choix d’activités, les couleurs, les jeux qu’ils préfèrent et les vêtements qu’ils portent. Leurs choix ou personnalité actuels ne sont pas immuables.

Je sais que mes enfants changent et tous les jours je leur laisse le loisir de se réinventer.

Genrer est céder à la peur irrationnelle de non conformité et c’est offrir cette peur de la différence, de l’audace en héritage à ses enfants.

Malgré que oui, un certain trouble lié à l’identité et aux stéréotypes existe en moi, je refuse qu’il soit moteur de leur éducation.

Ainsi, désormais, quand quelqu’un demande pourquoi il est habillé en fille, parfois mon fils ne se retourne pas et je le laisse tranquille, mais parfois, je redirige la question.

Et il répond alors comme un chef :

«Parce que j’aime ça!» dit-il en poursuivant son chemin.

Ainsi, quand je vois ce fils se tenir debouttt du haut de ses presque 4 ans en enfilant sa robe, ses talons pour aller jouer au hockey et affirmer ce qu’il aime, ce qu’il veut en se foutant pas mal des attentes et des petits malaises des autres gars de la ruelle, je me rassure.

Je me répète qu’il a du culot pour tout ceux qui baissent les yeux, que tout est parfait et malgré l’incertitude, j’apprends.

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Qu’est-ce qui fait bouger, qu’est-ce qui me fera voter?

Article de Sarah R. Champagne, Le Devoir

La volonté de Sarah était d’humaniser le dossier des élections scolaires…non pas parler de la structure, de programmes, de chiffres, mais bien des gens, du coeur et du moteur.

Qu’est-ce qui peut bien pousser des citoyens à s’engager dans pareil contexte?

Le ‪#‎2Novembre‬ 2014,
ce n’est ni un système, ni des machines que vous élirez mais des humains, des citoyens qui croient énormément au système public d’éducation, aux instances démocratiques et avec lesquels nous pouvons et devons tous garder contact!

Ma face est un peu intense sur la photo, j’en conviens, mais on a eu ben du fun, je vous assure, et on a même beaucoup rit!

Découvrez le dossier complet!

P.S Je les aime nos médias et nos journalistes indépendants!

Le Devoir

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POLITIQUEMENT SEXY

Mes couilles et moi avons décidé qu’on avait ce qu’il fallait pour rocker mon agenda de mono-maman-entrepreneur en passant de citoyenne-politico-poétique à un engagement réel dans la vie politique.


Les mains dans la bouette et la face sur une pancarte, je me lance.

Malgré les questionnements fort légitimes sur nos commissions scolaires et les fonctions qui y sont reliées, malgré la trouille qui me chicotte le bas du ventre (en fait c’est même principalement pour ça que je me lance), dans les deux prochains mois, je réaliserai ma première campagne électorale en me présentant au front comme commissaire scolaire dans Centre Sud.

ma face et le pad dge 2014 noir et blan


Politiquement sexy.

J’ai choisi de me présenter évidemment parce que c’est glamour et payant!
Parce que la commission scolaire est une institution estimée par les citoyens et le gouvernement.
Parce que le système d’éducation va bien & que la démocratie scolaire est TOP SHAPE. (7% de votes, c’est assez pour se péter les bretelles sur un mandat et prendre des décisions obscures en caucus fermé)

Je le fais aussi parce que le taux de réussite de nos enfants est élevé.
Que les profs ont tout ce qui leur faut dès le début de l’année scolaire.
Qu’on est assez responsables et intéressés collectivement à ce qui se passe dans nos écoles (les assemblées générales débordent d’enthousiastes)
Que notre ministre de l’éducation croit profondément au système public d’éducation
Et qu’on investit suffisamment dans le potentiel des enfants au cheminement atypique…

Je le fais parce que c’est politiquement et socialement sooo sexy! (Rrrreaally? o_O)


Sincèrement, j’alterne entre enthousiasme et excema sur l’oesophage.

Et malgré (tout) ça.
Je choisis de m’impliquer.
Sans cynisme (mine de rien) ni aspirations héroïques.

J’avance dans le processus avec un mélange d’arrogance et d’humilité.

Je le fais dans l’espoir de mettre mes forces en communications, intervention et réseautage au service des citoyens, des écoles. Je me lance en souhaitant contribuer à l’amélioration de la qualité de vie des écoles en favorisant la collaboration entre les différents acteurs locaux.


Vous voterez peut-être!

Je sais que vous, vous et vous aussi sûrement, n’avez encore jamais voté aux élections scolaires.

Avant cette année, je m’en fichais pas mal en fait et l’effort fourni pour m’informer et encourager ma participation n’était pas très virulent…

Les moyens sont limités au scolaire et on ne sait que trop peu que TOUS les citoyens d’un arrondissement peuvent aller voter. Mine de rien, directement ou indirectement, nous payons tous les taxes scolaires qui servent à soutenir cette administration. En votant, on oriente l’action et on démontre que ce qui se trame dans nos écoles, on y veille et s’y intéresse.

Sincèrement, j’ai pas mal de croûtes à manger et j’ai faim 😉
Et je serai ravie si je suis obligée de répondre à vos questions. Il me fera plaisir que mes idées soient confrontées de manière intelligente et constructive (on peut rêver!). Travailler en politique c’est, à mon sens, avoir une vision pour sa communauté tout en acceptant de la confronter à celles des autres et surtout de travailler avec les gens.

Je ne m’implique pas pour le pouvoir (parce qu’un commissaire en a pas tant que ça tout seul!)
Je m’implique dans la foulée de mon engagement dans le milieu de l’éducation (Mon fils, Sur le Fil et Manifeste) un peu par la force des choses…parce que je crois sincèrement qu’ensemble on peut remuer assez pour faire émerger le meilleur et surtout parce que je sais que c’est nécessaire.


Le 2 novembre, cette année, vous ferez peut-être différemment…

Maël debout dans le soleil


P.S

Si jamais vous avez envie de m’offrir câlins, gardiennage, bouteille de vin, massothérapie ou adjointe administrative. Je n’émets pas de reçu (sauf pour des dons à mon engagement politique 😉 , mais je peux vous frencher avec beaucoup de gratitude…

(Je le concède cette fin de pitch est douteuse, mais oh! Combien attachante! Hum?)

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L’ambition au service de la communauté

J’ai une foi inébranlable envers nos possibles. Je suis têtue et optimiste.
(Ferme tes yeux & jure Oh! Toi joli cynique! Car, si je te rencontre, je te trouverai sûrement des qualités.  Je verrai peut-être même celles que tu as enfouis pour avoir l’air plus tough.)

À se frotter les uns aux autres, on se confronte, on choisit, on évolue.
Souvent, un peu d’influence positive suffit pour avoir envie d’en générer…

On retient souvent les coups bas. On transforme les erreurs en tragédies et on abdique devant l’ardeur à investir pour émerger d’une situation trouble. À chaque taloche son opportunité.
Rock it peanut!

La tête dans la bouette, tourner un œil vers le soleil permet de voir les ombres qui traînassent tout près et qui tendent la main…hésitantes parfois, mais volontaires. Laisser râler son égo sans lui faire de courbettes, garder la foi (dans son état le plus brut et souple), permet de relever la tête. Chaque fois. Tendre le bras. Respirer un coup et reprendre la route…avec un peu d’imagination, les souvenirs bouetteux font une fort jolie moustache et de quoi générer du récit dans le détour…

Nous sommes des petits contes, sur la time line d’une grande histoire…

Bref, samedi: Jour de farniente et de festivités (bah!)…nous aurions pu être en congé. Mais en tant qu’électrons motivés, une amie commune nous a réunis à la croisée d’un chemin et nous nous sommes offert notre samedi matin.

J’ai eu la joie, en plein jour de soleil intermittent, de rencontrer un être passionné et déterminé à collaborer pour le mieux-être d’autrui; un nouvel allié de taille dans la cause de l’autisme!

Jérémie Bilodeau et son équipe adorable de La Capital Prestige.

Jérémie a la caractéristique de s’être créé et de se réinventer à la mitaine.
Gossé dans le brut et la détermination. Pas de statut quo. Pas de paresse.

Après des chutes importantes, une carrière lumineuse, il a daté son égo, rencontré l’humilité et fait des choix en cohérence avec ses valeurs, ses passions. Le magnifique est partout. Il n’a pas de titre, de diplôme, pas de voie tracée. Il vient du coeur. Du fond. Il carbure à l’audace.

Une première collaboration est née entre Jérémie et moi afin de réaliser le Méga Week-End de Lanaudière au mois de juillet.
Tous les fonds amassés durant cet événement seront remis aux familles évoluant avec un enfant autiste.

Merci Jérémie de croire en nos enfants, d’investir autant de ressources et toute ton armée du cœur pour réaliser un événement familial et sportif d’envergure.

Vous, pour nourrir les possibles, commencez ici: MÉGA WEEK-END
On se revoit les 5-6 juillet 2014 😉

méga week-end

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Durer n’est plus suffisant…

«Plus on est conformiste, plus on est dangereux.»

Mine de rien, il le balance.
Il porte une barbiche et un costard. Il échange avec une voix posée aux accents normatifs et semble appartenir à une classe intello lointaine…
Les plus libres ne sont pas toujours les plus spectaculaires.

Albert Jacquard.

Ce grand-papunk (vouiii j’aurais aimé l’adopter! Le rencontrer d’abord, l’adopter ensuite! 😉 a étudié beaucoup, s’est conformé souvent et refusé tout autant. Il s’est construit en se heurtant, en observant, en collaborant surtout et en se détournant de ses propres évidences. Il a marché l’époque, la sienne et la nôtre, en planquant ses yeux dans ceux de l’espoir et de la suite. Il a su gardé ses idées en mouvement, son utopie vivante et émancipée de tout cynisme.

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Mon utopie

Ce livre a beaucoup inspiré l’orientation alternative de nos choix familiaux en matière d’éducation (entre autre). Barbouillé, griffonné. Je le (re) lis comme je lui parlerais.

Alors que fils I s’endormait encore dans une poussette et que le quartier ne pullulait pas de petits cafés et de bars courus (0 nostalgie, juste un constat pour se mettre les pieds à la bonne place sur la TL), assise au Parc Morgan, la face dans le soleil, entre un kit de canettes, un mec en costume d’anarchiste et un vieillard endormi (qui avait vidé les canettes…), j’ai rencontré, pour la première fois, les idées immenses d’Albert Jacquard.

Ce livre, que je relis aujourd’hui, nourrit à nouveau ma réflexion et stimule aussi l’évolution du document fondateur de Sur le Fil, Fondation pour l’Inclusion.

«Il faut mettre la société au service de l’école; pas l’école au service de la société. Il faut être au service de l’intelligence qui évolue et rappeler aux êtres qu’ils se construiront grâce aux autres, en collaboration et non pas en compétition.»

Ensemble.

Je suis les liens que je tisse; cette interdépendance globale, et non pas seulement propre à notre espèce, est bénéfique. Lorsque nous le reconnaissons, notre vulnérabilité devient constructive. En fait, je crois profondément que cette vulnérabilité est magnifique et nécessaire…

Humblement humain, nos limites sont franchissables par la confrontation, l’audace, l’entraide et au contact des failles & forces de l’autre. Au contact de la différence…

L’éducation en tant que valeur prioritaire, fondement du nous ou en tant que système?

Le système m’apparaît désormais comme une entité-point de fuite- qui nous permet de justifier notre déresponsabilisation et inaction collective face à une valeur qui nous appartient et nous définit.

Alors que nous tendons vers la performance, que l’éducation réclame un ralentissement, des câlins et beaucoup d’investissements, que nos institutions moisissent et qu’elles témoignent de notre désintérêt (de nous même, de la suite?), rêver, proposer et agir devient d’autant plus nécessaire.

L’éducation devrait-elle subordonner ou inspirer? Que faire des atypies, qui deviennent, de plus en plus, la norme?
Ne devrions-nous pas éviter de reprendre systématiquement le modèle parce qu’il a fait ses preuves une fois. Sans nier les bénéfices de l’expérience et la valeur de certains éléments des structures en place, acceptons l’inconfort et le chaos que génèrent l’essai et la nouveauté. Osons la collaboration, la vulnérabilité et l’incertitude.

Sur le fil, l’équilibre se négocie à chaque respiration, chaque pas, et on est une gang en suspend…
«Durer, n’est plus suffisant…»

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