Archives de Catégorie: Anecdotes

Le paradoxe du nouvel an; proutte de bedaine et autres souhaits!

Si 2015 avait une face et des bras, je lui offrirais un collier gossé avec quelques-unes de ses dents et, après lui avoir fait une scratch dans l’oeil avec une feuille de papier, je lui dirais, avec un peu de recul, un filet de maturité et de la vraie gratitude:

Bah! Enwoueille ti-caille, viens là: MERCI!

Les petits mouvements de l’âme et les grandes exubérances n’impressionnent pas le temps qui passe…

On a de ces luxes, le nez dans notre court terme…

Nope on n’a pas le contrôle sur tous les facteurs externes qui frappent et agitent notre rêve d’eldorado et oui certaines expériences s’alanguissent et tracent.

On l’a sur ce que l’on choisit d’entretenir, sur le petit moi.

Nous sommes égoresponsables; Nous ne sommes ni lisses, ni intouchables.

On a le contrôle sur notre capacité à nuancer, slaquer du colorectal et à rire de nous-mêmes, à  puiser dans nos maladresses pour faire pousser des opportunités et grandir des relations; desfois par courage, mais surtout par humilité, amour; de soi, des autres et de l’essentiel.

Par amour du vivant.

Ainsi, pour la toute fraîche année:

Je nous souhaite:
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Il préfère les talons hauts

Dans nos têtes de grands, il y a un temps pour le jeu, un temps pour la vie.

Or, dans la tête de nos petites utopies, ces frontières n’existent pas.
La vie est un jeu.

Je suis une maman Peter Pan.
Un pirate qui fait son possible dans le grand remous du quotidien.

On me le me reproche souvent d’ailleurs; de trop et de ne pas assez.

Trop de questions. Trop de doutes. Trop d’amour. Trop agressive. Trop sensible. Trop de mots. Trop d’énergie. Trop brute. Trop têtue. Trop intense. Trop d’imagination…

Trop. Annick, c’est trop.

On dit que la pomme ne tombe pas loin de l’arbre…

Quand je portais mes fruits, je me caressais la peau du nombril comme on flatte la lampe du génie en répétant « je souhaite générer des punk, des audacieux, des entêtés, des différents, des esprits libres!»

Mes fruits sont tombés.
Ils sont indéniables. Vivants, bruyants, imparfaits, surprenants, hors normes.

Crédit, Sage Rebelle Photo
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Je porte fièrement mon t-shirt I love weirdos 😉

On est donc trois trop. Chez nous, malgré les heurts et le bruit, on a ben du fun et on fait pas mal de miles sur les réflexions que notre triangle stimule.

On médite beaucoup sur la norme et les réflexes arbitraires de catégorisation, les étiquettes.

Ainsi, en plus de mon attachant petit poète aux bouclettes sucrées, enfant autiste, j’éduque une princesse-goaler qui botte des culs, des stéréotypes et tous les concepts du genre des jeux.

Que les géants du marketing séparent les intérêts des enfants par couleurs gars-fille, chez nous, depuis toujours, on s’en bat le moignon et on fait ce qu‘on veut.

Laisser son héritier masculin jouer avec des légos roses et quelques froufrous en privé peut, peut-être, encore passer pour plusieurs. T’sais si ça reste anecdotique et qu’il tripe quand même sur les camions…

Entre deux haussements d’épaules qui se veulent détachés, on investit quand même plein d’espoir que cet intérêt pour les couleurs de fille ne fera pas de lui une fifi qui tripe su’l ballet et on se surprend à pousser quelques blagues qui nous rappellent que 2015 n’est pas si loin de 1950…

Or, mon fils s’habille en princesse, parfois en fille (aux goûts douteux!) et oui, il sort de même.

Et dont mess with my princesse

Pour rassurer les gens qui parfois le toisent avec un regard oscillant entre perplexité : «tu laisses sortir ton fils de même?» et admiration «oh! Il est mignon! Bravo de ne pas vous en formalisez», je leur dis que je ne suis même pas inquiète. Qu’il est encore petit. Qu’il y a de forte chance que ça lui passe et sinon ben basta! Il saura que sa famille n’est pas répressive et qu’il a le droit entier d’être lui, tout lui!

Humblement, surtout, je n’en sais rien. Je ne sais pas si ça lui passera. Et n’espère rien non plus. Je lui souhaite le meilleur et la totale et agis en fonction.

Même si je sais ben, que si vraiment mon fils est une fille ou une princesse pour toujours…il ne l’aura pas facile…

Mon fils s’habille en princesse depuis lurette, il aime se coiffer comme une fille, il préfère les chaussures à talons qu’il salit dans la bouette, il se fout des standards, des regards. Ses comportements sont ouverts, non genrés…hors normes et plein d’arrogance affirmée et libre.

Même si je lui explique que techniquement, il n’est pas une fille, que je lui présente les faits, je lui laisse l’espace pour être, explorer. Alors, fils 2 maintient son propos et nuance :

«Maman, dans mon corps je suis un garçon, dans mon coeur je suis une fille.»

Je trouve cet équilibre sensible et magnifique.

Nos enfants se construisent en observant, en s’opposant, en créant et osant. Bien plus qu’avec nos mots, ils apprennent par la cohérence de nos gestes et l’alignement de nos valeurs.

Ils arrivent à coeur ouvert dans le monde qu’on leur offre et leur vision se teinte de nos peurs, nos valeurs, nos vieux bagages et nos balises de grands qui perdent du souffle dans la côte.

Ainsi, si je me fie à l’héritage naturel de ce petit paquet humain que mon utérus a gossé, je n’ai pas à lui enseigner l’ouverture. Il est sans à priori et ouvert.

Pour rester vivante et parce que mes fils m’offrent chaque jour l’opportunité de décapiter des réflexes de protection inargumentables, je leur laisse le loisir de me confronter.

Ainsi, pour tester la cohérence entre mes élans lyriques et ma siiii vertueuse ouverture, sur le terrain, mon fils a choisi, en guise de chaussures estivales, «des petites chaussures de filles». À l’achat, alors que j’ai chocké pour des typiques sandales bleues, j’ai réfléchis et me suis fait ce pacte : En lui offrant support et explications, je me promets de laisser, au maximum, libre cours aux excentricités de mon fils. Dans l’espoir de calmer mon anxiété maternelle pour la suite du monde je n’imposerai pas à son éducation les stéréotypes qu’on m’a inculqués, j’accepterai de poser un regard nouveau sur le genre et oserai avec lui transgresser des frontières et vivre avec certains malaises.

Le jugement d’autrui il y sera exposé de toutes manières, aussi bien saisir l’opportunité de lui enseigner à le confronter ou à s’en battre les couilles maintenant.

L’identité de mes enfants n’est pas définie par leurs choix d’activités, les couleurs, les jeux qu’ils préfèrent et les vêtements qu’ils portent. Leurs choix ou personnalité actuels ne sont pas immuables.

Je sais que mes enfants changent et tous les jours je leur laisse le loisir de se réinventer.

Genrer est céder à la peur irrationnelle de non conformité et c’est offrir cette peur de la différence, de l’audace en héritage à ses enfants.

Malgré que oui, un certain trouble lié à l’identité et aux stéréotypes existe en moi, je refuse qu’il soit moteur de leur éducation.

Ainsi, désormais, quand quelqu’un demande pourquoi il est habillé en fille, parfois mon fils ne se retourne pas et je le laisse tranquille, mais parfois, je redirige la question.

Et il répond alors comme un chef :

«Parce que j’aime ça!» dit-il en poursuivant son chemin.

Ainsi, quand je vois ce fils se tenir debouttt du haut de ses presque 4 ans en enfilant sa robe, ses talons pour aller jouer au hockey et affirmer ce qu’il aime, ce qu’il veut en se foutant pas mal des attentes et des petits malaises des autres gars de la ruelle, je me rassure.

Je me répète qu’il a du culot pour tout ceux qui baissent les yeux, que tout est parfait et malgré l’incertitude, j’apprends.

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Les cordes sensibles, hommage à l’Homme Violon

Mark est un musicien de rue.

Il vit dans des chambres louches, des lieux miteux et se retrouve souvent dans la merde. Il vit avec son coeur, une paire de chaussure, quelques vêtements et son violon.

Mark est une bonne personne, joyeux et passionné. Il joue sans relâche, des heures durant et même sous la pluie.

Il est semi voyant…presque aveugle en fait.

Quand, en échange de ses notes inlassables, on lui  donne un peu d’argent, il ramasse tout rapidement. Il ne laisse jamais briller les piasses dans son case ferme et usé; trop habitué à se faire voler…

Et il continue, sans répit, les yeux tournés vers l’intérieur, à faire chanter son précieux et vibrer sa passion.

Quand on lui demande candidement : «Pourquoi tu joues du violon dans la rue?»
Il répond avec un sourire qui ne s’achète nul part : «Parce que j’aime çÂ! J’aime ç jouer du violon»

Aujourd’hui, alors qu’il jouait encore sous un ciel intermittent bonheur-malheur, fils II s’est approché. Il a offert quelques pièces à Mark pour ses mélodies et ils ont fait connaissance. Sans à priori. Sans vraiment se voir. Ils ont jasé.

Puis, surprise! Mark a tendu son violon à ma petite utopie de 3 ans! Durant 20 minutes, il a prêté ce qu’il possède de plus précieux…la seule chose à laquelle il ne tienne vraiment et a enseigné à fils II comment tenir et glisser l’archet sur les cordes restantes de son instrument.

Je suis restée assise à quelques pieds d’eux et je leur ai fait confiance.

L’homme violon a, aujourd’hui, enseigné bien plus que la musique. La bonté n’était pas de payer Mark, mais de recevoir autant, avec autant de générosité, d’un homme qui ne possède que ce violon ayant tout vu, tout vécu.

Je sens aussi que fils II a ressenti que la passion est moteur. De tout. Que cette passion-certitude qui te part du vibrant peut être suffisante pour te garder malgré toutttt la marde que la vie peut te garrocher, envers et contre tous, vivant…

Divers et ensemble. S’ti que oui! Gratitude sur le bitume.

POésie de Bitume

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LE HÉRO À LA GOUGOUNE

LE HÉRO À LA GOUGOUNE

Fils I a un spring dans le coude.

Ainsi, de manière parfaitement impulsive, il lance!

TOUT est un projectile & tous les lieux (les plus wild et les moins accessibles sont ses préférés!) sont des cibles.

Régulièrement donc, nous nous retrouvons face à une laveuse qui cache des restes de pizz, des clés dans le bac de recyclage, des bobettes volantes ou un déo dans le four (1 mois à bouffer des p’tits plats qui goûtaient la fleur mauve!

Cette caractéristique circassienne de ma progéniture m’a appris, non seulement à aiguiser mes réflexes de catcher et à utiliser tous mes membres simultanément, mais aussi à déplacer des électros sans me blesser, me faufiler dans des interstices miniatures, escalader des parois bancales entre deux cabanons, devenir amis avec les voisins de tooooous mes amis ou encore plus récemment: Aller pic niquer avec un escabeau…

À la piscine municipale, par une très estivale journée fériée, fils I tira, d’un swing assez juste ma foi, sa sandale sur la capine de la cabane!
Non. L’angle ne nous porta pas secours…

Après consultation du staff en place, nous arrivâmes à la conclusion: Pour récupérer la dite sandale avant trois ans: Il nous fallait un escabeau « privé »

C’est là que JP devient: Le HÉROOO de la gougoune…
Et sous les rires d’un trio d’adultes la sandale retrouva son propriétaire…(jusqu’à ce que…m’enfin…)

La morale du récit?

Il n’y a jamais trop de stock de réno dans votre char quand vous venez pic-niquer avec mes fils et moi + ne sous-estimez JAMAIS le potentiel de tir d’un kid autiste de 7 ans. + J’ai vraiment de bons amis! 😀

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FIDO LE CHIEN INFIDÈLE I

Bonjour ici Baha de chez Fido, comment puis-je vous aider?

– Il y a un problème avec ma facturation. J’ai pris deux trousses magiques durant mon voyage au Etats-Unis et en Europe et je me retrouve avec une facture de 928$.

Ajoutez détails et verbes convaincants…

On me transfert.

– Bonjour ici Naroud de chez Fido, comment puis-je vous aider?

– Il y a un problème avec ma facturation. J’ai pris deux trousses magiques durant mon voyage au Etats-Unis et en Europe, j’ai fait mes suivis (cinq appel à fido en deux semaines en fait) et je me retrouve avec une facture de 928$.

Re détails, brève argumentation incluant des tites notions de marketing et d’autres verbes convaincants.

Attente 45 minutes. Musique entraînante libre de droit.
Interruption de communication. (aka: on me flushe!!)
Face de jurons.

– Bonjour ici Naroud de chez Fido, je suis désolé d’avoir échappé la communication et de vous faire attendre aussi longtemps…je dois effectuer des calculs, vous permettez que je vous place en attente.

– Non, je déteste ça. Pouvez-vous me rappeler quand les soustractions seront finies?

– Je préfère vous garder en ligne si j’ai des questions.

– Ah! Ce n’était donc pas une question à choix de réponses. D’accord.

Attente 45 minutes. Pas de questions. Musique d’aliénéEs libre de droit bis.
On me raccroche la ligne sans retour d’appel.

J’ai écouté toute l’isti de play list, j’ai encore un bill de 928$. J’ai chaud à l’oreille, je n’ai plus de ressources de grossièretés et j’ai la conviction profonde que, même si les jeunes qui y bossent sont ben smath, nos compagnies de télecom sont des enfoirées.

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