Lettre crochue au papa qu’on m’a offert

Mon père a eu 60ans.

Je fais une exception.
Je sors de l’anecdote. Je me plonge au coeur du mien.

Je me garde une distance timide et je ne dirai pas tout, mais pour le plaisir de lui chanter autre chose que bonne fête, pour le plaisir de me péter les bretelles d’être sa fille, je retire des petits bout des laines qui couvrent certains de nos mystères père-fille et je déclare mon amour papouesque en public.

le feu

V’là donc, tout nus, des mots doux qui ne vous concernent pas. Des mots doux que je sème fièrement avec la même candeur-lucide que celle de mon enfance, la même arrogance qui défiait les silences…

ll y a de ces dizaines et de ces vécus qui inspirent le littéraire et qui donnent du swing au verbe.
Il y a de ces étapes, ces sentiments pleins et enfin calmes, qui donnent envie, les yeux plein d’eau, de lever son verre et serrer le monde contre son bid.

Mon père a eu 60 ans et après ces trois dizaines traversées ensembles, avec heurt et fracas, je le célèbre. Même s’il aurait préféré une vidéo, même si mes métaphores tordues le feront loucher, je le célèbre en lui écrivant à haute voix, ici, pour le rendre «immortel»

Mon papa est faillible, vrai, sensible, débrouillard, tenace, travaillant et créatif.

Ce papa, qui m’a été offert, n’a pas de gants blancs.
Il fait tout à la mitaine. À la dure. Il a sculpté sa vie dans l’effort, la persévérance et l’amour, maladroit, fort et durable.
Il ne connait pas les détours. Il avance doucement et desfois pas pantoute, têtu. Il apprend même contre son gré 😉 et devient romantique en sortant désormais du char pour un lunch au St-Hub!

En période de crise, il est resté dans la tourmente et m’a montré que le bordel, les obus de mots-mitrailles et les erreurs font de nous des imparfaits, que le laitte nous rend magnifiques, qu’être vulnérable n’est pas être fragile et que la beauté te part du vibrant et du véritable.

Il m’a montré à me rendre au bout de mes tâches, m’a appris à me voir jolie et m’a convaincue que le petit criss dans la ruelle méritait sa taloche ou son coup de 2×4…(enfin…)

Il m’a appris à me tenir debouttt, à voir au delà des évidences.

Mon papa à l’âge officiel des « granpapou »!
60 ans de vie et la moitié de paternité!

Mon papou nous l’avons célébré, là où il se sent mieux, chez lui, dans son cocon de famille large et bruyante, l’amour plein la baraque. Heureux que la vie nous eusse gardés aussi longtemps ensemble, on s’est  regardé dans le fond de l’âme en passant par les miroirs. Nos yeux ont crier, plein de pétillants convaincus: il n’y a pas de bonheurs simples, mais des bonheurs tout court…

Papa retiens juste ça au pire: Je t’aime et aucune tempête ne nous fera jamais prendre le large tuseul…

papapou et moi

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Une réflexion sur “Lettre crochue au papa qu’on m’a offert

  1. denisehamel dit :

    j’adore tout simplement, je lis et relis et suis toujours aussi émue… braillarde, émotive et en amour avec ma Famille xxxxx

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